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Félix Proulx dit Clément, pionnier inconnu de Ripon (première partie)


Les informations concernant la vie d’un ancêtre sont très souvent difficiles à retracer. Parfois, on arrive à connaître le métier qu’il a exercé, la terre qu’il a défrichée, la famille qu’il a engendrée. Mais lorsqu'on cherche à étoffer son parcours de vie, il faut se tourner vers son réseau familial et social. C’est le cas pour Felix Proulx [1], un aïeul par alliance qui vient s’établir dans la Petite-Nation. C’est en effectuant des recherches sur la famille paternelle de ma conjointe, les Marion, que j’ai découvert la branche de Felix Proulx, un arrière-grand-père de mon beau-père. Ma conjointe cherchait à comprendre pourquoi son défunt père aimait rendre visite à des gens de Saint-André-Avellin lorsqu'elle était petite. On lui disait que c’était des gens de la famille, sans plus. En remontant la lignée paternelle de ma conjointe sur quelques générations, je rencontre ce personnage particulier, Felix Proulx. Qui est-il? D'où vient-il? En retraçant le lieu de naissance de sa fille Délima, en suivant le parcours de Felix de son lieu d’origine jusqu'à Ripon, en établissant le réseau familial dont il est originaire, j’ai découvert, malgré le peu d’informations trouvées, un personnage qui a laissé sa trace dans l’histoire de la Petite-Nation. Voici donc l’histoire de la famille Proulx dit Clément.

Les ancêtres Prou ou Préaux de Felix Proulx dit Clément

Trois générations de Proulx, soit Felix, son père Hyacinthe, et son grand-père Jean Baptiste, ont été baptisés


à Sainte-Geneviève de Montréal. Selon Mme Éliane Labastrou, auteure et membre de la Société patrimoine et histoire de l'île Bizard et Sainte-Geneviève, l’arrière-arrière-grand-père de Felix, Clement Prou [2] (parfois nommé Préaulx), né en 1703 à Charlesbourg, « vient s’établir à Sainte-Geneviève [de Montréal] et c'est là que son nom se transforme de Préaulx à Proulx, sans doute au contact des nombreux Proulx qui existent dans la région. Marié le 11 février 1737 avec Marie Placide Dubois à Montréal, il décède dans la paroisse Sainte-Geneviève le 28 mars 1760. Désormais, tous les Proulx de cette lignée porteront le nom de Proulx dit Clément, c’est-à-dire descendants de Clément Proulx, afin de les différencier des autres Proulx de la région, notamment des Proulx dit Poitevin. » [3] Le père de ce Clément et premier ancêtre au Canada s’appelle Jean Préaux, né vers 1656 et originaire de Vertou, près de Nantes, en Bretagne. Il est le fils de François Préaux et Martine Fermière. [4]

On trouve Jean Proust au recensement de la Nouvelle-France de 1681 [5], âgé de 25 ans (donc il serait né vers 1656), dans la Seigneurie de Beaupré, sous un certain Martin Provost [6] : 7l ans, et ses enfants Jean Paschal, 22 ans, Jean, 20 ans et Marie, 17 ans; parmi eux vivaient deux domestiques dont Jean Proust, âgé de 25 ans et Antoine Lesieur, âgé de 16 ans. Il est fort probable que ce soit notre Jean Préaulx qui épouse, vers l’âge de 48 ans (Tanguay indique la naissance en 1651), le 2 mars 1699 à Notre-Dame de Québec, Marie Fleury, fille de François Fleury dit Mitron et Jeanne Gilles.

Le couple aura 5 enfants, 4 garçons et une fille. À lui seul, leur fils Clément, époux de Marie Catherine Dubois dit Laviolette, aura 9 enfants. Il adoptera son propre prénom comme surnom et s’appellera Clément Proulx dit Clément. Les Proulx dit Clément feront souche dans la paroisse Sainte-Geneviève de Montréal.

L’arrière-grand-père de Felix, Jean-Baptiste Proult, est né et est baptisé le 4 septembre 1740 (le registre mentionne J. Baptiste Clement dans la marge mais on précise qu’il est le fils légitime de Clement Proux) à Saint-Joachim de Pointe-Claire. Il est le fils aîné de Clement Proux et de Marie Placide Dubois. Le 20 octobre 1760, Jean Baptiste épouse Marie Biroleau, née le 2 août 1739, à Pointe-Claire, et fille de Joseph Biroleau dit Lafleur et Marie Joseph Loson. Le couple aura dix enfants, parmi lesquels cinq garçons et deux filles survivront au bas âge :

  1. Jean Baptiste Proult est né et est baptisé le 3 octobre 1761 (sous le nom de Prou) à Sainte-Geneviève [7]. Il s’est marié le 17 novembre 1783, à Sainte-Geneviève, avec Eugêne D'Aoust, née le 24 mai 1764 et décédée le 7 octobre 1847 à Saint-Raphaël de l’Île Bizard. Jean-Baptiste est décédé à Sainte-Geneviève le 7 mars 1794.

  2. Marie Geneviève Prou est née et est baptisée le 27 avril 1763 à Sainte-Geneviève; les parents habitaient toutefois la rivière Duchesne, près de Saint-Eustache. Elle s’est mariée le 22 janvier 1788, à Sainte-Geneviève, avec Amable Daoust, fils de Claude Daoust et Ursulle Jamme.

  3. Michel Proult est né le 30 juillet 1764 et est baptisé (sous le nom de Prou) le lendemain, à Pointe-Claire; les parents habitaient la paroisse Sainte-Rose. Il est décédé en 1845. Il s’est marié le 19 février 1787, à Saint-Joachim, avec Magdeleine D'Aoust, fille de Joseph D'Aoust et Marie Catherine Châles. Celle-ci est décédée le 28 février 1835 à Saint-Benoit.

  4. Jean-Baptiste Proux est né et est baptisé (sous le nom de Prou) le 28 avril 1766 à Sainte-Geneviève. Il est décédé le 25 février 1834.

  5. Antoine Proulx dit Clément est né et est baptisé le 15 février 1768 à Sainte-Geneviève. Il s’est marié le 14 octobre 1793 à Sainte-Geneviève avec Marguerite Brunet. Il est décédé en 1844.

  6. Louis Proux est né et est baptisé le 15 mars 1769, à Sainte-Geneviève. Il est décédé le 1er avril 1770 dans la même localité.

  7. Marie Proux est née et est baptisée le 3 décembre 1770 à Sainte-Geneviève. Elle est décédée dans la même localité le 14 juin 1771.

  8. Marie Clémence Proux est née et est baptisée le 7 avril 1772 à Sainte-Geneviève. Elle s’est mariée le 24 janvier 1803 à Sainte-Geneviève avec Louis Claude.

  9. Joseph Amable Proux est né et est baptisé le 13 septembre 1773 à Sainte-Geneviève.

  10. Clément Proulx dit Clément est né le 27 mars 1775 à Sainte-Geneviève. Il s’est marié le 12 novembre 1798 à Sainte-Geneviève avec Marie Anne Strasbourg.

Son épouse, Marie Eugénie Biroleau dit Lafleur, est décédée, à l’âge de 46 ans le 28 mars 1786 et est inhumée le lendemain à Sainte-Geneviève. Jean Baptiste Proux dit Clement se remarie le 2 février 1790 à Sainte-Geneviève avec Marie Joseph Perrault, veuve de François Carpenais et fille de Joseph Perrault et Susanne Ayet; elle lui donne cinq autres enfants, tous baptisés à Sainte-Geneviève, dont :

Jean Baptiste Proulx dit Clement, né en 1803. Il se marie la première fois le 29 janvier 1822 à Saint-Joachim avec Adélaïde Daoust, fille d’Antoine D'Aoust et Marie Amable Baune. Après le décès d’Adélaïde le 11 octobre 1826, il se marie en secondes noces le 18 juin 1827 à Sainte-Geneviève avec Esther Rouleau, fille d’Eustache Rouleau et Genevieve Legault.

Jean Baptiste Proux (père) est décédé le 24 juin 1822 à l’âge de 81 ans et a été inhumé à Sainte-Geneviève.

Jean Baptiste Proult, le grand-père

Le grand-père de Felix, Jean Baptiste Proult, fils du couple précédent, est né le 3 octobre 1761, à Sainte-Geneviève. Le 17 novembre 1783, Jean Baptiste épouse Eugêne (Eugénie) D’Aoust, née le 24 mai 1764, à Pointe-Claire, et fille de Joseph D’Aoust et Marie Catherine Châles.

Quelques années après le mariage, le 26 juin 1790, le notaire Louis Chaboillez exécute un acte de vente de Jean Sarazin à Jean Baptiste Proult. La famille s’installe sur leur terre no 6 du côté sud-ouest de l'Île Bizard (voir le Plan terrier de Pierre Foretier de 1807 ci-après). « Cette terre contient trois arpents de front sur 20 arpents de profondeur. Les acquéreurs paient 2 800 livres pour l’achat de cette terre sur laquelle se trouvent déjà des terres labourables et des bâtiments. De 1762 à 1771, elle avait appartenu à Jean Lahaye, frère de Madeleine Lahaye-Boileau. En 1765, Jean Lahaye possédait un cheval, mais pas de maison. De 1773 à 1790, elle avait appartenu aux Brazeau puis à Jean Sarrazin. Jean-Baptiste Proulx et Marie-Eugénie Daoust ont construit, vers 1790, la maison qui existe encore sur cette terre, devenue le n° 12 du cadastre de 1874 [voir la carte du cadastre à la page suivante]. Cette maison a pris le nom de maison du Centenaire en 1967. » [8]

Plan terrier de Pierre Foretier, 1807. [9]

À gauche, la maison du Centenaire, construite v.1790 sur l'Île Bizard, avec la famille de Felix Proulx et Anastasie Ladouceur, v.1910, cousin germain de notre sujet d’étude. [10]

À droite, photo prise en 2004 de la maison construite par Jean-Baptiste Proulx dit Clément. [11]

Le cadastre de l'Île Bizard, 1874. [12]

De l’union de Jean Baptiste et Eugêne D’Aoust, cinq enfants ont été répertoriés :

  1. Marie Eugénie Proulx est née le 2 mai 1786 et est baptisée le 23 juillet 1786, à Sainte-Geneviève. Elle est décédée le 25 novembre 1868, à Saint-Polycarpe de Soulanges.

  2. Jean-Baptiste Proulx est né et est baptisé le 16 mars 1788, à Sainte-Geneviève. Il est décédé le 24 juin 1822, dans la même localité.

  3. Joseph Proulx est né et est baptisé le 19 octobre 1789, à Sainte-Geneviève. Il est décédé le 15 janvier 1873, à Sainte-Cécile de Masham.

  4. Hyacinthe Proulx dit Clément est né et est baptisé le 30 août 1791, à Sainte-Geneviève. Il est décédé le 21 décembre 1876, à Gracefield.

  5. Antoine Clément est né et est baptisé le 9 juin 1793, à Sainte-Geneviève.

Le 2 octobre 1794, le frère de Jean-Baptiste, Antoine Proulx dit Clément, épouse Marguerite Brunet, fille de Hyacinthe et Marie Joseph Théoret; « le contrat de mariage, du notaire Louis Thibaudault, comporte une donation par Jean-Baptiste Proulx père à son fils Antoine de la terre n° 78 [selon le cadastre de 1807]. » [13]

Jean Baptiste Proulx dit Clément est décédé le 7 mars 1794, à Sainte-Geneviève; l’acte de sépulture du même jour indique qu’il avait 36 ans et qu’il n’a pas reçu les sacrements. On ne sait rien sur les causes du décès. Il laisse une jeune épouse de 30 ans et plusieurs enfants encore mineurs.

Deux ans plus tard, sa veuve, Marie Eugénie Daoust, se remarie le 11 avril 1796 à Sainte-Geneviève avec Amable Brunet, fils de Pierre et Marie Thérèse Larivière. Quatre enfants naissent de cette seconde union. « La propriété (du lot no 6) est divisée par moitié, dont l’une revient aux enfants mineurs de Jean-Baptiste Proulx et l’autre moitié appartient à sa veuve, Marie-Eugénie Daoust. Le 18 octobre 1802, le not. Thibaudeau exécute un partage de la succession de Jean-Baptiste Proulx dit Clément et Marie-Eugénie Daoust, par criée à la porte de l’église de Sainte-Geneviève […]. Lopin de terre d’un arpent et demi de front sur 29 arpents de profondeur, adjugé à Joseph-Amable Brunet, nouvel époux de Marie-Eugénie Daoust. » [14]

Le 29 décembre 1802, le notaire Thibaudeau exécute un « échange et permutation entre Joseph-Amable Brunet et Marie-Eugénie Daoust, veuve de Jean-Baptiste Proulx, et Antoine Proulx dit Clément [frère de Jean-Baptiste] et Marguerite Brunet. Acquisition par Antoine Proulx dit Clément [frère de Jean-Baptiste] et Marguerite Brunet : terre située au sud de l’île de 3 arpents de front sur 29 arpents de profondeur, du côté de la rivière des Prairies, tenant d’un côté à un nommé Brazeau, de l’autre à Pierre Monarque, avec une maison, une grange et autres bâtiments. C’est la terre sur laquelle se trouve la maison du Centenaire. Cette maison existait déjà sur la terre, mais elle était située du côté sud du chemin, à l’orée du bois. Conditions à respecter : 1 800 livres à verser par Antoine Proulx à Joseph-Amable Brunet. Cet échange était effectué en raison de la distance qui séparait la terre n° 78 de l’église de Sainte-Geneviève. La terre n° 78 est cédée à Joseph-Amable Brunet en échange. » [15]

Plus tard, le 30 juillet 1817, le notaire Joseph Payment exécute une vente par Joseph-Amable Brunet d'environ 50 arpents de la terre à Hyacinthe Proulx. Toutefois, par jugement de rétrocession, le 23 mai 1820, Hyacinthe Proulx remet sa terre à Brunet. [16]

La veuve Eugène D’Aout est décédée le 7 octobre 1847, à l’âge de 83 ans, à Saint-Raphaël de l’Île Bizard.

Hyacinthe Proulx dit Clément, le père

Le père de Felix, Hyacinthe Proulx dit Clément, fils de Jean-Baptiste et de Marie Eugénie Daoust, et né le 30 août 1791, épouse le 2 mai 1814 à Sainte-Geneviève Rose Bonne, née le 17 février 1792, aussi à Sainte-Geneviève, et fille de Michel Beaune dit Lafranchise et Marie Agathe Lagimodière.

Le couple s’est établi à l’Île Bizard, au nord de la paroisse Sainte-Geneviève. Selon un acte enregistré par le notaire Louis Thibaudeau le 20 avril 1814, soit un mois avant le mariage du couple, Michel Beaune fit une donation à sa fille Rose de la terre n° 64, située du côté nord-ouest de l’île (voir le Plan terrier de Pierre Foretier de 1807).

De cette union, huit enfants ont été répertoriés :

  1. Hyacinthe Proulx est né le 28 janvier 1815, et est baptisé le lendemain, à Sainte-Geneviève.

  2. Arsène Proulx dit Clément est né le 19 février 1816, et est baptisé à Saint-Eustache; il est décédé à Maniwaki le 29 octobre 1907.

  3. Felix Proulx dit Clément est né et baptisé le 15 avril 1817, à Sainte-Geneviève; il est décédé le 3 mai 1864, à Ripon.

  4. Louis Moïse Proulx est né le 5 janvier 1819 et est baptisé le lendemain à Sainte-Geneviève.

  5. Gabriel Guillaume Proulx est né et est baptisé le 1er octobre 1820, à Sainte-Geneviève.

  6. Marie Rose Proulx est née le 8 juin 1822 et est baptisée le lendemain à Sainte-Geneviève.

  7. Zoé Proulx est née le 4 mars 1824, à l’Île Bizard, et est baptisée le même jour à Sainte-Geneviève.

  8. Eustache Proulx est né et est baptisé le 13 novembre 1825, à Sainte-Geneviève.

Ce serait sur cette terre de l’Île Bizard que la famille aurait vécu près de 18 ans. Selon le recensement gouvernemental de 1831, la famille de 11 personnes occupe une terre de 60 arpents dont 55 sont en culture; cette année-là, la production a été de 65 minots de blé, 20 minots de pois, 164 minots d’avoine et 100 minots de pommes de terre. Le cheptel comprend 10 bêtes à cornes, 3 chevaux, 8 moutons et 10 porcs.

L’année suivante, le 5 novembre 1832, le notaire C. Berthelot enregistre une vente par Hyacinthe Proulx à Jean-Baptiste Sauvé dit Laplante. A l’âge de 41 ans, Hyacinthe a donc vendu sa propriété et quitté l’Île Bizard avec sa femme et ses huit enfants âgés de 5 à 17 ans. Au décès de ce Jean-Baptiste Sauvé dit Laplante, le notaire Berthelot signe, le 13 août 1834, le « testament de Jean-Baptiste Sauvé dit Laplante fils qui lègue à Jérémie Sauvé dit Laplante, son fils [terre n° 64] : Terre du nord de l’île Bizard de 3 arpents sur 20 arpents, tenant devant au lac des Deux Montagnes, derrière partie à la veuve Joseph Théoret et partie à Joseph Joly, d’un côté à Toussaint Théoret et de l’autre à Luc Martin, avec maison, grange et autres bâtiments; des conditions sont émises : somme encore due à Hyacinthe Proulx dit Clément selon contrat de vente de 1832-11-05 ci-dessus; six cent livres à chacun de ses frères Joseph et Olivier Sauvé dit Laplante. » [17]

Il est difficile de savoir pourquoi Hyacinthe a vendu sa terre. On sait qu’au XIXe siècle, beaucoup d’enfants mouraient en bas âge. L’épidémie de choléra de juin 1832, à Québec, puis à Montréal, n’aura pas épargné Sainte-Geneviève et les environs. Dès juillet, on trouve des actes de sépultures mentionnant la cause du décès, soit le choléra. Cette année-là, on compte dans la paroisse 108 morts, adultes et enfants.

En consultant les actes de baptême, mariage et sépulture des enfants, il est possible de retracer l’itinéraire parcouru par la famille. Au mariage de leur fils Arsène, alors âgé de 25 ans, avec Olive Goyer dit Bélisle le 18 novembre 1841 à Saint-Jean-Baptiste de L'Orignal, il est dit que l’époux résidait à Hawkesbury. Puis au mariage de leur fils Gabriel (Guillaume), alors âgé de 23 ans le 26 septembre 1843, avec Odille Goyer dit Bélisle, dans la même paroisse, il est mentionné que les parents résident à Hawkesbury. Toutefois, au mariage de leur fille Rose, alors âgée de 22 ans, le 16 avril 1844 avec Amable Trudeau, à Saint-André-d’Argenteuil, les parents résidaient à Chatham (la municipalité de Brownsburg-Chatham est située sur la rive nord de l’Outaouais, à la hauteur de Hawkesbury). Puis au mariage de leur fils Moïse, alors âgé de 23 ans, le 29 octobre 1844 avec Angélique Robinson, à Sainte-Madeleine de Rigaud, les parents résidaient à Hawkesbury. Au mariage de leur fille Zoé, alors âgée de 21 ans, le 28 juillet 1845, avec Joseph Joannis dit Depocas, à Saint-André-Est d’Argenteuil, les parents résidaient à Chatham.

Ainsi, en 1832, Hyacinthe quitte l’Île Bizard pour s’établir soit à Chatham, au nord de Saint-André-Est d’Argenteuil, soit à Hawkesbury. Or, un acte de négociation et vente a été enregistré le 3 mars 1835 sous les minutes du notaire Michel-Gaspard Thibaudière de LaRonde (no 2176, Bargain + sale by H Proulx unto J McKarricker). Hyacinthe Proulx et Marie Rose Beaulne résident alors à Saint-Benoit. Ils ont négocié avec John McKarricker, fermier, une terre d’une acre de front donnant sur le Chemin du Roi sur 3 acres de profondeurs donnant d'un côté sur la côte Saint-Vincent et de l'autre la portion de terre des vendeurs, située à Saint-Benoit et acquise de Stanislas Chorette en date du 29 décembre 1832. La vente de cette terre s'élève alors à 2000 livres équivalent à 333 dollars un shilling et huit pences. Ce montant est déduit d'un montant initialement versé de 100 dollars d'Espagne. Le montant restant de la transaction de 233 dollars un shilling et huit pences sera étalé sur 7 ans au montant annuel de 33 dollars un shilling et huit pences. De plus, un autre acte de vente et transport a été enregistré le 17 mars 1838 sous les minutes du notaire Michel-Gaspard Thibaudière de LaRonde (3417) à Saint-Sauveur. Cet acte indique la vente par Hyacinthe Proulx d’un lopin de terre à son fils Félix. Dans ce même acte, il est mentionné de qui Hyacinthe a acheté cette terre située au dit lieu de la Paroisse Saint Hermas / faisant partie d'une terre maintenant en possession des dits vendeurs / de la contenance d'un demi arpent de large, sur le Chemin du Roî, à prendre de la ligne qui sépare le terrein du nommé John McKarricker où il joint d'un coté d'avec la propriété qu'occupe actuellement les dits vendeurs, sur deux arpents de profondeur, joignant pardevant le dit Chemin du Roî parderrière et de l'autre coté aux dits vendeurs sans aucun bâtiment dessus construit. Ainsi que le tout se comporte et étend de toutes parts circonstances et dépendances que le dit acquéreur a dit bien savoir et connaître pour l'avoir vu et visité et dont il est content et satisfait, sans aucune réserve par les dits vendeurs aux quels le dit lopin de terre appartient pour l'avoir acquis avec plus grande étendue de terre de Stanislaus Choret, par acte reçu devant maître Ignace Raizenne et son confrère notaires en date du vingt sept décembre mil huit cent trente deux, dont les dits vendeurs permettent d'aider le dit acquéreur au besoin. L’acte de vente du 27 décembre 1832 faisait partie du greffe du notaire Ignace Raizenne qui a été incendié en décembre 1837.

Par la suite, il semble que la famille se soit déplacée en remontant l’Outaouais jusqu’à la Gatineau. En effet, au mariage de leur fils Felix, alors âgé de 32 ans, le 20 août 1849, avec Olympe Labre à Sainte-Marthe de Vaudreuil, les parents Hyacinthe Proulx (cultivateur) et Rose Baulne sont de Masham, près de Wakefield. De plus, au mariage de leur fils Eustache, alors âgé de 25 ans, le 28 janvier 1850 avec Angélique Foucault, à Notre-Dame-des-Sept-Douleurs de Grenville, les parents résidaient à La Pêche, sur la Gatineau. En 1840, fût fondée la mission Sainte-Cécile de La Pêche; puis dès l’érection du canton de Masham en 1850, on utilisa le nom du canton pour nommer la paroisse. [18]

On retrouve, au recensement de Masham en 1861 Hyacinthe Proulx, farmer proprietor, et Marie Boon, tous deux âgés de 69 ans. De plus, on retrouve avec eux un certain Augustin Proulx, âgé de 11 ans, qui est dit étranger à la famille. Le second mariage de leur fils Arsène, le 16 mai 1864, avec Esther Normand, a eu lieu à Sainte-Cécile-de-Masham.

Ensuite, on retrouve au recensement de Masham en 1871, Hyacinthe Proulx et son épouse, Marie, âgés tous deux de 79 ans. Ils habitent la même maison que la famille de leur fils Guillaume, cultivateur âgé de 49 ans, et Audile (Adèle Goyer), son épouse, âgée de 42 ans, ainsi que leur gendre, Louis Maheu, cordonnier âgé de 24 ans, et son épouse Harlène 19 ans, qui vivent avec la famille.

Hyacinthe est décédé le 21 décembre 1876 à Gracefield et la cérémonie de sépulture a eu lieu le 23 décembre 1876 à La Visitation de Gracefield. Rose est décédée le 12 novembre 1881, à Gracefield également et la cérémonie de sépulture a eu lieu le lendemain à l’église du village.

[1] Tous les registres numérisés ont été consultés sur le site de Généalogie Québec ou sur Ancestry. La graphie du patronyme a été reprise telle qu’elle figure dans les actes.

[2] PRDH https://www.genealogie.umontreal.ca/Membership/fr/PRDH/Acte/149914. Consulté en septembre 2017.

[3] LABASTROU, Éliane, Société patrimoine et histoire de l’île Bizard et Sainte-Geneviève http://www.sphib-sg.org/fib/ProulxCC.pdf. Consulté en septembre 2017.

[4] PRDH https://www.genealogie.umontreal.ca/Membership/fr/PRDH/acte/67629. Consulté en septembre 2017.

[5] Recensement du Canada fait par l'intendant Du Chesneau. Nominatif : familles, ... Bibliothèque et Archives Canada. En ligne No MIKAN 2318858 (335 items). Consulté en septembre 2017.

[6] PRÉVOST (Provost), MARTIN, un des pionniers de Beauport, près de Québec, né vers 1611, fils de Pierre Prévost et de Charlotte Vien, de Montreuil-sur-le-Bois-de-Vincennes (aujourd’hui Montreuil-sous-Bois), près de Paris, décédé à Beauport le 26 janvier 1691. La présence de Prévost est signalée à Québec, dans les actes du notaire Piraube, dès l’année 1639. Le 3 novembre 1644, il y épousait Marie-Olivier-Sylvestre Manitouabeouich. C’est le premier mariage entre un Français et une Indienne dont fassent mention les annales du Canada. La jeune épouse avait été donnée par ses parents à l’interprète Olivier Letardif, qui l’avait fait élever à la française, chez le sieur Guillaume Hubou, après lui avoir servi de parrain. Après son mariage et jusqu’à sa mort, on voit Martin Prévost établi à Beauport comme habitant, c’est-à-dire cultivateur, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir un emplacement et une maison à Québec, en 1667. Il épousa en secondes noces (1665) Marie d’Abancourt, veuve de Jean Jollyet et de Gefroy Guillot. Il avait eu au moins neuf enfants de sa première épouse. Vers la fin de sa vie, il signait Provost. Ses descendants ont adopté l’une ou l’autre orthographe. Honorius Provost, « PRÉVOST (Provost), MARTIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval - University of Toronto, 2003–, consulté le 10 octobre 2017, www.biographi.ca/fr/bio/prevost_martin_1F.html.

[7] La paroisse Sainte-Geneviève, souvent mentionnée, est toujours celle de Pierrefonds, dans la banlieue de Montréal. Il en est de même pour d’autres paroisses dont Saint-Joachim, laquelle est toujours celle de Pointe-Claire.

[8] LABASTROU, Éliane, Société patrimoine et histoire de l’île Bizard et Sainte-Geneviève, selon http://www.sphib-sg.org/fib/ProulxCC.pdf. Consulté en septembre 2017.

[9] Aux confins de Montréal : l'île Bizard, des origines à nos jours, ouvrage collectif réalisé sous l'égide de la Société patrimoine et histoire de l'île Bizard et Sainte-Geneviève, L'Île-Bizard, Sainte-Geneviève, Montréal; [comité de rédaction, Micheline Boulanger... et al.], Éditions Histoire Québec, 2008. Voir http://www.sphib-sg.org/fib/plan1807.html. BAC, Ottawa, Fonds MG24 I 179. Consulté en septembre 2017.

[10] Collection Joseph-Avila Proulx, selon http://www.sphib-sg.org/fib/ProulxCC.pdf, page 5. Consulté en septembre 2017.

[11] Rodrigue, Jean-François 2004, © Ministère de la Culture et des Communications.

[12] PINSONNAULT, A.R., Atlas of the Island of Montreal and Ile Bizard, 1907. BAnQ/G1144 M65G475 P5 CAR. Selon http://www.sphib-sg.org/fib/ProulxCC.pdf. Consulté en septembre 2017.

[13] Chaîne des titres terre n° 6 (devenue n° 12 du cadastre de 1874), résumé des actes par Éliane Labastrou, version du 27 juillet 2016.

[14] Chaîne des titres terre n° 6 (devenue n° 12 du cadastre de 1874), résumé des actes par Éliane Labastrou, version du 27 juillet 2016.

[15] Idem.

[16] Idem.

[17] Chaîne des titres terre n° 64 (devenue n° 131 du cadastre de 1874), recherche et résumé des actes par Éliane Labastrou, version du 1er août 2016.

[18] LEGROS, Hector (prêtre), Histoire de La Pêche et Masham, Ste-Cécile de La-Pêche (Masham) 1830-1966, 1966.


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