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Les femmes et le droit de vote au Québec



L’Acte constitutionnel de 1791, qui crée le Bas-Canada et le Haut-Canada, accorde le droit de vote aux personnes âgées de 21 ans et plus, mais sous certaines exigences : il faut posséder une propriété ou avoir des biens d’une certaines valeurs, payer un montant d’impôt ou un loyer. Ces femmes faisant partie de ce groupe ayant droit de vote sont des veuves ou des célibataires. Ce droit accordé uniquement dans le Bas-Canada, leur sera retiré en 1849 par l’Assemblée législative du Canada-Uni, avec Louis-Hyppolyte La Fontaine et Robert Baldwin.


En 1918, le Gouvernement canadien autorise les femmes de 21 ans ou plus de voter aux élections fédérales sans égard à leur statut économique. En 1922, toutes les législatures provinciales, au Canada, autoriseront les femmes à voter, sauf au Québec. Le clergé s’oppose au droit de vote des femmes. Nommé cardinal, en 1914, Louis-Nazaire Bégin, s’oppose au suffrage féminin et affirme que l’ensemble des évêques et les autorités romaines partagent ses idées. En 1922, Mgr Paquet ne visait qu’à jeter le discrédit sur les actions de ces grandes dames qu’étaient Marie Gérin-Lajoie, Idola Saint-Jean et Thérèse Casgrain. « L'expérience nous enseigne que l'homme est supérieur en politique et que la femme est supérieure au foyer » (Ernest Ouellet, député de Dorchester, 1927).


En 1928, la Cour suprême du Canada tranche à l’unanimité : les femmes ne constituent pas des personnes au sens de la Loi constitutionnelle de 1867. Le Comité judiciaire du Conseil privé britannique renverse cette décision un an plus tard.


Le 25 avril 1940, le gouvernement d’Adélard Godbout sanctionne la Loi accordant aux femmes le droit de vote et d’éligibilité.. Il faut rendre hommage à celles qui se sont battus pour l’obtention de ce droit. Le mouvement connu sous le nom de suffragettes ont marqué la société québécoise, elles se nommaient Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, Thérèse Casgrain, Idola Saint-Jean.


Au tournant du siècle, on retrouve, Idola Saint-Jean, jouant la comédie et donnant des récitals de poésie au théâtre, les critiques remarquent son talent, ce qui lui permettra de développer son talent d’oratrice. En 1927, elle fonde l’Alliance canadienne pour le vote des femmes. Elle devient, en 1930, la première femme québécoise à se présenter aux élections fédérale. Elle utilise plusieurs tribunes pour véhiculer un message de justice sociale et d’égalité des sexes : la radio, les conférences, etc. Les femmes voteront pour la première fois au Québec en 1944, Idola Saint-Jean, qui décède l’année suivante n’aura voté qu’une seule fois.


La première femme à se porter candidate aux élections du Québec est Mary Loretta Leehy. Elle se présente à l’élection partielle de 1947, afin de succéder à son mari, député décédé en fonction l’année présente. Le bulletin de vote indique « O’Connor, Dennis James Mrs ». Elle n’est pas désignée par son nom, mais par celui de son mari, comme la coutume de l’époque.


En 1961, Claire Kirkland-Casgrain devient la première femme à être élus députée au Québec. Elle sera en 1962, la première femme ministre.


Le suffrage féminin a fait l’objet de luttes importantes au Québec. L'année 2020 marque le 80e anniversaire du droit de vote des femmes au Québec, et le mois d’octobre a été désigné Mois de l’histoire des femmes. Le 8 mars est une journée internationale mettant en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la fin des inégalités par rapport aux hommes.


Les trois suffragettes représentées sur ce monument ont joué un rôle important dans la lutte pour l’obtention de ce droit. En 1921, Marie-Lacoste Gérin-Lajoie participe à la fondation du Comité provincial du suffrage féminin, puis en devient coprésidente. En dépit de son activisme, cette organisation obtiendra peu de résultats face à la ferme opposition du premier ministre Taschereau et du haut clergé. Une nouvelle génération se joint à ce mouvement en 1927, quand la professeure Idola Saint-Jean crée l’Alliance canadienne pour le vote des femmes. Deux ans plus tard, Thérèse Forget-Casgrain, fille et épouse d’hommes politiques, transforme le Comité provincial du suffrage féminin dont elle est présidente en la Ligue des droits de la femme. Toutes ces initiatives se heurtent à un mur jusqu’à la démission du premier ministre Taschereau en 1936, puis à la défaite électorale du premier ministre Duplessis en 1939, qui était contre la mesure.

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